kunana

1900/1991 - Guyane/Haut Maroni/Maripasoula/Etekelehpan

Tuwaloze potu
  • Ekarotop Natte de forme carrée composée d'un tissage de brin d'arouman et de lobes de palmes dont les rebords inférieur et supérieur sont renforcés par une tige de roseau. A l'intérieur de la natte, délimitée par un fil de coton, se trouve une zone rectangulaire dans laquelle sont piquées des fourmis "ilak". ; La confection du "kunana" est relativement longue. Il faut en premier lieu collecter les feuilles de "jawi" et les laisser sécher quatre jours environ avant de les tisser avec l'arouman. La confection de la natte pour femme, nommée parfois "welïi kunana" s'achève après le tissage, au contraire du "kunana" masculin pour lequel le tissage est découpé en une forme symbolique puis emplumé. L'opération finale consiste à garnir la natte soit de fourmis, soit de guêpes. Le "welïikunana" est utilisé dans le cadre de deux cérémonies distinctes. Il est appliqué aux jeunes filles à l'apparition de leurs premières règles ("Mïu" = sang), dans une modeste célébration familiale, qui ne donne lieu à aucune réjouissance au niveau du groupe et qui marque simplement le passage de la fille à la femme. Il s'agit ici toujours de nattes à fourmis "ilak". L'application du "kunana" apparaît surtout comme l'apothéose des cérémonies d'initiation. Il est alors appliqué sur les postulants, les "tepiem", hommes et femmes, au cours d'une festivité qui réunit l'essentiel du groupe et constitue une source de réjouissance appréciée de tous. Remarque : la présente pièce a servi à une application dans le cadre de la puberté d'une jeune fille. ; cérémonie, pratique rituelle ; L. 31 ; l. 30 ; Pds. 30
  • Matériaux et techniques feuille de palmier "jawi" dite "jawi ale" "ale" = feuille (vannerie) ; brin d'arouman "wama" ; coton "mau" ; fourmis "ilak" ; cordelette de fibres d'agave "kuwaiwat" (liée) ; résine "mani"
    Observation de l'introduction des fourmis ilake dans une natte kunana par Mimisiku. Après avoir reconnu l'emplacement du nid de l'espèce désirée, ici celui de la fourmi "ilak", Mimisiku se rend sur place pour procéder à la garniture de la natte. Pour cette opération, il se munit naturellement du "kunana" mais aussi, de sa machette, et surtout d'une petite marmite de fonte, bien culottée, dans laquelle il a mélangé à un peu d'eau des feuilles et écorces de roucou "onot", et dans laquelle il plongera les fourmis capturées, pour les ankyloser. Arrivé sur place, il débite à la machette quelques arbustes et monte avec leurs tiges dégrossies un trépied d'un mètre de hauteur sur lequel il dépose le kunana. Ayant aperçu un arbre "kalojewa" dont les propriétés du liber sont similaires au roucou, Mimisiku décide d'en incorporer à la mixture et s'éloigne un instant pour écorcer puis racler le tronc et recueillir la partie active de la plante. Le nid des fourmis "ilak" est hypogé et ses orifices se discernent difficilement sur le sol couvert de déchets végétaux. Le nid présent est distinguable par deux petits monticules de terre, lisses et oranges, embrassant chacun une mince tige d'arbuste, et reliés entre eux, semble-t-il, par un conduit souterrain, discernable par une saillie de terre légèrement bombée. La solution, agitée, brassée devient vert-gisâtre et dans les végétaux flétris qui affleurent, vient s'échouer un jus blanchâtre ; la solution a la consistance idéale. Mimisiku se saisit d'une tige de bois et frappe plusieurs coups répétés sur le pied de l'arbuste pénétrant dans la fourmilière. Alertées, quelques fourmis-soldats, aux mandibules démesurés, émergent de leur repaire, dégageant leur odeur caractéristique, âcre et vinaigrée. A l'aide du bois, Mimisiku les saisit et vivement les plonge dans la mixture avant qu'elles ne puissent remonter jusqu'à sa main. Les fourmis se débattent vainement, puis à moitié flottant à moitié sur les déchets végétaux, s'immobilisent sous son effet ***. Après quatre ou cinq captures Mimisiku abandonne le martèlement de l'arbuste pour s'occuper de placer les insectes dans le "kunana". Pour ce faire, il utilise deux "ilakwehkatop", petits poinçons de bois pointus, ligaturés en leur extrémité supérieure à un rachis coupé longitudinalement et toujours confectionnés par paire, qu'il pique dans le "kunana", jusqu'à la ligature, généralement aux croisements des éléments du tissage. Rapidement, Mimisiku se saisit dans la marmite, d'une des fourmis, en la tenant à hauteur du thorax entre le pouce et l'index de sorte qu'elle ne puisse, ni le pincer avec ses puissants mandibules, ni le piquer avec son dard, et la glisse dans le creux ménagé par le rachis du poinçon. Il entraîne alors méticuleusement l'insecte dans la vannerie en dégageant le poinçon par la base, et l'emprisonne irrémédiablement, au niveau du thorax, dans un carcan de feuilles de palmier et d'arouman. Chaque fourmi est introduite de la sorte et Mimisiku procède à toutes les manipulations jusqu'à ce que la natte soit garnie en son centre de façon homogène. Parce qu'il retient des fourmis "ilak", les Wayana ont tendance parfois à nommer le "kunana", "ilakahmït", c'est-à-dire support des "ilak" ; n'importe quel "kunana" peut être désigné comme le simple support de l'espèce dont il est garni.
  • Population Wajana
  • Cote/N° d’inventaire 91.7.232
  • Voir plus http://amazonian-museum-network.org/fr/les-musees-d-amazonie/musee-des-cultures-guyanaises
  • Type d’objet Tyrizamo

Emerorokene

Mosini (artisan)

© Cayenne ; Musée des Cultures Guyanaises, 2011

Institution de conservation Musée des cultures guyanaises

Molotomana tyritopohpyry

Mosini (artisan), “kunana”, Musée des cultures guyanaises, Watau [online], 1900/1991, mis en ligne Jul 16, 2019, consulté le 28 March 2024.

URL: https://watau.fr/s/watau-apy/item/1182

Ikerekere matopo

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Kerekere Alopono

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